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un soupir : — Et puis vous êtes bon comme Iran…

Je ne pus m’empêcher de tressaillir…

Madame Paul, sans doute instruite de cette mystérieuse aventure, s’écria : « Mademoiselle, songez donc à ce que madame votre mère vous a dit. »

Mais absorbée dans ses pensées, et sans paraître avoir entendu l’observation de sa gouvernante, Irène continua :

— Seulement, quand je rêvais d’Ivan et des anges… je ne voyais jamais ma mère… là-haut ; mais depuis que je rêve de vous… ma mère est toujours avec nous… aussi je lui dis cela, à ma mère ! » — ajouta gravement Irène.

Madame Paul me regarda de nouveau, fondit en larmes, et s’écria : « Ah ! monsieur, toute ma frayeur est que cette enfant ne vive pas… Elle est d’une beauté, d’un sérieux, qui, comme ses idées et son caractère, ne sont pas de son âge… ne sont pas de ce monde. Croiriez-vous qu’excepté à madame la princesse, à vous et à moi, jamais elle ne parle à personne de ce qu’elle vient de vous dire là ?… Madame la princesse lui a bien recommandé de ne pas dire qu’elle vous verrait ici, et je suis bien sûre qu’elle ne le dira jamais… Ah ! monsieur, je