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merive, j’étais assez curieux de savoir si le monde était instruit de mon voyage avec la princesse. Or, Pommerive, qui ne laissait pas tomber le moindre bruit, qu’il fût faux ou véritable, pouvait parfaitement m’éclairer à ce sujet.

— Je ne connais pas plus M. de Fersen que vous ne le connaissez, — lui dis-je.

— Mais alors vous le connaissez beaucoup, — reprit-il avec fatuité.

— Comment cela ?

— Certainement… j’ai diné hier avec lui, affreusement dîné, il est vrai, chez le baron ***, chargé d’affaires de ***, qui vient de m’amener ici tout à l’heure dans sa voiture… Et quelle voiture ! une infâme calèche à vasistas… qui a l’air d’une melonnière… C’est, du reste, une voiture qui semble faite tout exprès pour aider à digérer ses exécrables diners, tant elle est dure… car ce pingre-là, j’en suis sûr, amasse des dots à ses six monstres de filles avec ses frais de table ; et il a raison, car, sans dot, qui diable en voudrait, de ses filles ? Mais je reviens au prince…

— C’est bien malheureux pour lui, monsieur de Pommerive.

— Oh ! du tout ! je le ménage, ce cher