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qu’elle devait au moins l’expier à force de dévouement aux intentions de son mari. Or, avant son départ, il lui avait expressément enjoint de conserver, d’étendre même les relations qu’elle s’était créées. Aussi obéissait-elle à ces volontés plutôt par suite des reproches que lui faisait sa conscience que par goût.

Autant que moi, elle regrettait ces heures si tristement employées ; autant que moi, elle regrettait nos anciens entretiens de la galerie à bord de la frégate, et surtout nos quatre mois passés au Bocage : ce temps de paradis du cœur, comme elle disait, ces jours sans prix qui ne rayonnent qu’une fois dans la vie et qu’on ne retrouve jamais… pas plus qu’on ne retrouve sa jeunesse passée.

Il n’y a rien de plus exclusif, de plus follement absolu que la passion. Tout en reconnaissant la vérité des observations de Catherine, je ne pouvais m’empêcher d’être malheureux de ces obligations que lui imposait le remords d’une faute que je lui avais fait commettre.

Pourtant Catherine se montrait si tendre, si attentive, elle trouvait avec une incroyable adresse de cœur tant de moyens de me parler indirectement de nous au milieu des entretiens