Page:Sue - Arthur, T4, 1845.djvu/143

Cette page n’a pas encore été corrigée

doute les distinctions dont le roi continuait de m’honorer, et la sorte d’importance dont je jouissais dans le monde ; et puis, enfin, grâce à mes fonctions, ma présence assidue chez madame de Fersen pouvait être attribuée à des relations purement politiques.

Ce qui me charmait dans Catherine était beaucoup moins l’influence que je lui savais acquise sur son entourage, que la grâce charmante avec laquelle elle abdiquait près de moi cette influence si respectée. — Cette femme, d’un esprit solide, élevé, et même un peu magistral, qu’on écoutait avec une rare déférence, dont on commentait les moindres paroles avec recueillement, se montrait dans notre intimité ce qu’elle avait été au Bocage, bonne, simple, gaie, d’une tendresse pleine d’effusion, et je dirais presque d’une soumission remplie de grâce, de prévenance ; toujours à mes pieds mettant ses triomphes, et riant avec moi de leur vanité.

Alors je la suppliais au nom de noire amour d’abandonner cette vie si inutilement occupée.

Sur ce sujet seulement je trouvais toujours Catherine intraitable. Elle m’objectait que M. de Fersen allait revenir à Paris, qu’elle avait commis une faute… une grande faute, et