la cour de France une mission que j’ai longtemps refusée ; si vous êtes envoyé près de quelque cabinet étranger, je puis assez compter sur mon influence pour être sûr d’aller vous rejoindre.
« Sans doute, notre position est telle que ni vous ni moi n’avons besoin de ces places pour nous retrouver, et continuer les rapports dont nous sommes si heureux ; mais, je vous l’ai dit, il nous faut avant tout combattre votre ennemi mortel… le désœuvrement, et le combattre d’une manière grande, élevée, en tout digne de votre intelligence. Or, mon ami, aurons-nous jamais une plus noble ambition ? nous occuper de la destinée de nos deux pays ! voir notre amitié servir de lien à leurs intérêts, les unir, les confondre comme elle a uni et confondu nos cœurs !
« Et ne me dites pas que ceci soit un rêve, une chimère… Des gens d’un talent médiocre sont arrivés au terme que je vous propose. Et d’ailleurs, lors même que le succès du voyage serait incertain, la route n’est-elle pas admirable ? De quelle fécondité pour l’avenir ne seront pas nos tentatives, en admettant même qu’elles soient folles ?
« Allons, allons, Arthur, du courage ; usez