tions personnelles pour embrasser l’ensemble de cette scène meurtrière.
J’étais debout à l’arrière et à bâbord du yacht.
À quelques pas devant moi, au pied du nuit d’artimon, me tournant le dos, un vieux matelot manœuvrait le gouvernail. Williams, sur son banc de quart, donnait quelques ordres à un contre-maître qui l’écoutait le chapeau à la main. Falmouth, monté sur un canon, tenant d’une main les haubans, de l’autre son fusil, regardait dans la direction du mastic.
Le plus profond silence régnait à bord du yacht : ce fut un moment d’attente grave et solennel…
Quant à moi, ce que j’éprouvai me rappela beaucoup, qu’on excuse cette comparaison puérile, l’émotion inquiète que je ressentais dans mon enfance lorsque je m’attendais de minute en minute à ce qu’un coup de fusil fut tiré dans le courant d’une pièce de spectacle.
Puis, faut-il avouer une autre pauvreté de mon caractère ? jamais je n’avais affronté aucun péril sans m’en être à l’instant représenté toutes les chances funestes. Ainsi, dans le duel dont j’ai parlé, duel qui fut acharné… bien acharné, je songeais, non pas à la mort, mais aux mutilations hideuses qui suivent une bles-