merveille. Je tâchais donc de l’amuser par mes récits, par les tableaux que je lui faisais des mœurs, des habitudes de ces nations.
J’y parvenais presque toujours et je m’apercevais de ce succès, à l’attention réfléchie, aux questions bienveillantes que faisaient naître mes paroles ; alors, malgré moi, je trahissais mon bonheur et ma joie d’avoir réussi à l’intéresser.
Madame de Fersen avait beaucoup trop de tact pour ne pas s’apercevoir de la vive impression qu’elle continuait de faire sur moi ; aussi paraissait-elle me savoir gré de ma réserve.
Toutes les fois surtout que je trouvais moyen, sans trop chagriner Irène, d’éluder les rapprochements que la singulière affection de cette enfant pour moi faisait naître à tout moment, madame de Fersen me remerciait par un coup d’œil enchanteur.
Ainsi, un des grands plaisirs d’Irène était de me prendre la main et de la mettre dans les mains de sa mère… puis de nous regarder silencieusement.
Cette légère faveur m’eut été bien douce, si je l’avais due à un tendre mouvement de madame de Fersen ; mais, ne voulant pas la surprendre ainsi, chaque fois qu’Irène avait cette