tunée entre toutes les îles de la douce et féconde Ionie !
Des fenêtres de l’appartement que j’occupe, situé dans une des ailes de cette immense habitation, j’aperçois un admirable tableau…
Que ce souvenir me soit un remords éternel, si jamais je quitte cette adorable retraite pour quelque ville bruyante et sombre, aux horizons de murailles, au sol fangeux, à l’air épais !
À gauche, c’est la façade du palais, dont les portiques découpés à jour, les arcades et les immenses escaliers de marbre blanc fuient à perte de vue.
Depuis sa base incrustée de porphyre jusqu’à sa corniche à balustrades, ornée de statues et de grands vases remplis de myrtes et de lauriers-roses, tout l’édifice est inondé par le soleil, et dessine sa silhouette chaude et dorée comme du marbre jaune antique sur un ciel de ce bleu de saphir particulier à l’Orient.
Au loin, l’azur de la mer se joindrait à l’azur du ciel, sans une ligne montueuse d’un pourpre violacé. Ce sont les montagnes de la Romanie, dont les cimes hardies sont baignées d’une vapeur flamboyante.
À ma droite, en opposition merveilleuse avec celle masse éblouissante de marbre et de lu-