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heureuse de ma vie… car ses jours rapides et fleuris ne m’ont pas causé la moindre souffrance morale.

Je n’ai pas une seule fois, si cela se peut dire, senti mon cœur.

Mais, hélas ! pourquoi les sens n’ont-ils pas tué l’âme dans cette lutte ? pourquoi le plaisir n’a-t-il pas tué la pensée ?

La pensée, cette royauté de l’homme, dit-on… véritable royauté, en effet, car elle est fatale comme toutes les royautés !

La pensée ! cette couronne ardente qui brûle et consume le front où elle rayonne !

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Suivant mon habitude de classer mes souvenirs heureux, j’avais intitulé ce fragment : Jours de soleil.

Le ton insouciant, léger et moqueur qui règne parfois dans cet écrit, me semble offrir un singulier contraste avec le caractère sombre et désolant des événements dont je viens d’évoquer la mémoire.