Page:Sue - Arthur, T2, 1845.djvu/73

Cette page n’a pas encore été corrigée

Comme je suis attachée à cette excellente créature, j’y suis allée ; mais ce qu’il y a de très-curieux, c’est qu’aujourd’hui elle se porte à merveille ; aussi, n’ai-je pas vraiment eu le cœur de regretter ce rude voyage en plein hiver. »

À ce sujet je fis beaucoup rire madame de Pënâfiel en lui disant combien j’avais moi-même profondément plaint sa femme de compagnie d’être exposée à sa tyrannie, etc., etc., en voyant la pauvre fille si chagrine à l’Opéra.

Je ne cite ces particularités, je le répète, que comme type très-vrai, je crois, de la plupart des bruits absurdes qui ont pourtant cours et créance absolue dans le monde, et dont la portée est souvent bien dangereuse.

Tant d’acharnement contre cette jeune femme m’intéressait donc vivement ; d’ailleurs, plus je la voyais dans l’intimité, plus son caractère me semblait souvent inexplicable. Son esprit très-agréable, singulièrement orné, bien que souvent paradoxal et d’un tour scientifique prétentieux (c’était un de ses défauts), avait rarement quelques saillies de gaieté cordiale, ou d’entraînement.

Quant à ce qui touchait les sentiments intimes, elle paraissait contrainte, oppressée,