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de palais d’Alcine dont on ne pouvait sortir qu enchanté, qu’éperdument épris.

Enfin, M. de Cernay accumula tant de folies et de mensonges, et surtout revint si incessamment sur ce sujet, que par impatience, ou pour des raisons que je ne pus pénétrer, madame de Pénâfiel finit par sembler sinon piquée, du moins presque choquée de mon insouciance apparente à lui être présenté. Dans sa fierté si habituellement flattée, elle en vint sans doute à considérer cette indifférence de ma part comme un manque d’usage et d’égards. Un jour enfin que M. de Cernay se récriait de nouveau sur ma bizarrerie, elle lui dit très-impérieusement et avec une inconcevable naïveté de hauteur : « Que tout en sachant qu’il était difficile d’être admis chez elle, c’eût toujours été une preuve de déférence respectueuse, et digne d’un homme bien né qui voyait le même monde qu’elle, de témoigner au moins le désir d’être présenté à l’hôtel de Pënâfiel. »

Je demeurai sourd à ces insinuations qui ravissaient le comte ; et madame de Pënâfiel, ainsi que toute femme habituée à voir chacun aller au-devant de ses moindres caprices, finit par s’impatienter tellement de ma réserve, qu’un jour, au milieu d’un grand cercle où je causais