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vous allez chez les autres, dès que vous touchez votre seuil, vous dites encore… Enfin !!!

— Dieu merci, madame, — répondis-je, sans vouloir comprendre madame de Pënâfiel, qui commençait à être surprise de ma subite conversion aux bonheurs du monde ; — je ne dis pas, je vous le jure, enfin ! d’un air aussi désespéré, ni vous non plus, permettez-moi de le croire. Si je dis enfin ! c’est en rentrant chez moi avec la lassitude du plaisir, dont, je le répète, le monde est seulement trop prodigue. Quant à ce que vous appelez sa fausseté, ses mensonges, mais il me semble qu’il a grand-raison de ne pas changer ses dehors toujours riants, gracieux et faciles, pour d’autres dehors qui seraient horriblement ennuyeux. D’ailleurs il ne ment pas ; il ne donne ses relations ni pour solides ni pour vraies ; parlez-lui sa langue, il vous répondra. Ce n’est pas lui qui est égoïste et absolu, c’est vous. Pourquoi vouloir substituer à ces apparences toujours charmantes, et qui lui suffisent de reste, vos prétentions à l’amitié romanesque ? à ces amours sans fin, qui le rendraient maussade, et dont il n’a que faire ? Confiez-vous à lui, entrez franchement dans son enivrant tourbillon, et il vous rendra la vie légère, éblouissante et ra-