grand monde d’Angleterre. Or, l’aristocratie anglaise, fière, absolue et justement vaine de son incontestable supériorité de richesse et d’influence sur toutes les aristocraties européennes ; la haute société anglaise, dis-je, est d’un abord si glorieusement réservé pour les étrangers qu’elle admet dans son cercle restreint, qu’une fois qu’on a subi ou bravé son accueil d’un cérémonial aussi imposant, on peut pour ainsi dire respirer partout à l’aise.
Et néanmoins, dans la vie de Paris, qui ne peut en rien se comparer à la splendeur colossale de l’existence qu’on mène à Londres, il y a ce qu’on ne trouve ni à Londres ni ailleurs ; il y a je ne sais quel charme enivrant, inexprimable, auquel les esprits les plus calmes et les plus prévenus ne peuvent souvent échapper.
Quant à la vie de Paris, selon son acception véritable, et si on veut en considérer la fleur la plus brillante, elle se borne à l’existence élégante et raffinée que mène l’élite de cinq ou six salons, dans un ou deux quartiers de cette ville, où sont accumulés des plaisirs de toute sorte.
En arrivant à Paris, je n’eus heureusement pas à faire cet apprentissage de la vie matérielle, qui coûte souvent aux étrangers tant d’ar-