Page:Suarès Péguy.djvu/45

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ses discours, ses harangues à soi-même et sur lui-même, ne sont que les combats et les escarmouches de sa sainte Jeanne au vingtième siècle. Il faisait campagne à son exemple, comme elle a guerroyé. Et toujours pour la justice, pour le bien du royaume et pour ses voix.

Profondément religieux, il était né hérétique. L’hérésie est la vie de la religion. C’est la foi qui fait les hérétiques. Dans une religion morte, il n’y a plus d’hérésies. À la vérité, Péguy a été l’hérétique de toutes ses religions, moins une : Hérétique de la foi socialiste ; hérétique de la Sorbonne ; hérétique en fait d’imprimerie, où il a gâté tant d’amour pour le livre et la belle lettre, par deux ou trois partis pris incurables ; hérétique même de l’Église,