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maturité. Il est d’une verdeur qui étonne, droit, ferme sur sa base, libre de ses mouvements, les bras capables des travaux les plus pénibles, les jambes bonnes à des marches prolongées. Son squelette est osseux, et dans sa personne les muscles dominent. Il a les mains plus belles qu’on n’attendrait d’un homme qui en a fait ses ouvrières ; larges du reste, et dures. À l’âge où il est parvenu, sa chevelure et sa barbe sont blanches. Il avait le poil noir, très épais, rude et abondant. Sa figure, si belle aujourd’hui, ne l’était pas, à beaucoup près, autant dans sa jeunesse. Il dit lui-même qu’il a toujours été laid, et qu’il en a plus souffert que de rien autre. Son teint est brun, et hâlé par une vie entière passée au soleil et au plein air. Il a le front osseux, rond, médiocre en hauteur, assez large, avec ces tempes sèches et évidées, qu’on voit à beaucoup de visages, en Orient. Les sourcils, naturellement très touffus, sont encore plus épais, depuis que, jeune homme, il lui prit fantaisie de les raser, pour les faire croître, et se donner un air énergique. Le nez est fort, un peu gros du bout, et largement étalé entre deux plis