Page:Suarès - Sur la mort de mon frère.djvu/142

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Rêve et nature


Même Brumaire a de ces belles journées. Voici le dimanche blond où la terre paisible a la couleur d’un vitrail ; où l’année, entrée dans une église, prie agenouillée et s’endort, en murmurant : « Nunc dimittis. » Lasse et douce, elle se laisse aller en souriant ; elle implore la grâce du dernier coup, parce qu’elle l’attend dans l’église supérieure, où le sommeil n’est séparé du réveil que par un degré de nuit. Sûre de son salut, la nature, moins qu’elle ne souffre, se repose et s’émonde au purgatoire de