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MONTEVERDE n’a peut-être pas su l’immense portée de sa trouvaille sensible. Les inventions de la sensibilité ne laissent pas d’être ingénues. Il s’est contenté de rendre la sienne toujours plus féconde et plus assurée pour lui-même. Dans le cinquième livre des Madrigali, il est en pleine possession de son harmonie. Il n’hésite plus à employer sans préparation le triton, la sixte avec la quinte diminuée, la septième, la neuvième de dominante, enfin la septième diminuée. Ainsi, la transmutation de la tonalité était accomplie. Qui ne le sait ? Mais ce qu’on sait bien moins, c’est que tout le style s’ensuit. Pour qui peut y voir de plus près, les inventions de Monteverde, que l’on croirait le plus étrangères à son harmonie, y ont leur origine : l’air et le duo créés par lui en dérivent bien