de Beethoven douée d’une harmonie moins monotone, d’une palette plus colorée et d’un orchestre plus sensible.
Debussy écoute la nature d’une oreille confidente. De tout ce qu’elle offre à ses yeux, à son tact, à son imagination, il fait de l’harmonie ; il prête une conscience musicale à ce qui n’a point de conscience. Il est le faune et la naïade, le rêve de la lune sur les marbres et la mélancolie des terrasses ; le poète du vent et de l’écume, de la mer et des eaux, de tout ce qui est vapeur, fluide et nuages. Il saisit le soleil et le rythme des rayons. Toutes les eaux lui parlent, et la pluie même, qui rafraîchit les pleurs du matin, au sortir de l’insomnie et de la noire chambre, où le malade a compté dans l’angoisse les heures lentes de la nuit. Tout objet lui est sentiment et sa musique