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CEUX DE VERDUN


XXXIII


Bénis soient-ils, ceux qui meurent pour qu’on les aime !

Bénis soient-ils tous ceux qui sont morts en aimant,

Pour un amour si fort et si vivant qu’il survit à eux-mêmes !

Béni soit l’essor viril de l’âme hors la gaine du corps,

Le pauvre corps si cher aux mères et aux femmes.

Béni soit l’homme pur, tout lavé dans son sang !

La fleur mâle du sang est la rose première

Qui ne peut point passer et que rien ne flétrit :

Car la mort n’est pas la chute dans les ténèbres