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CEUX DE VERDUN

Il faut qu’ils entrent là-dedans, parmi les obus, les balles et la mitraille.

Toutes les légions de diables, les démons qui hurlent,

Qui sifflent, qui miaulent, qui grincent, qui ricanent et qui crachent en dévorant,

Entourent les enfants de France, ces deux fois fils de la femme.


xx


Verdun, sépulcre mouvant, plus vivant que la mer,

Lit sans repos et sans sommeil de la mort noble,

Par-dessus tes fossés et tes trous, là-haut, pourtant, il est un ciel là-haut,

Et l’amour des étoiles sublimes, dans la nuit pure !

L’amour, la nuit, les fiançailles du bonheur et de la volupté, du désir et de la présence !

L’amour, la nuit d’été, celle qui verse les yeux de l’amant dans les prunelles de l’amante !