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CEUX DE VERDUN

Ils entrent, ceux de Verdun, avec leur besace pleine d’honneur et de souffrance :

Le pas français sonne sur cette terre du jugement ;

Le pas français, joie de la danse et majesté de roi,

Le pas français qui marque la cadence de l’esprit, et fait jaillir la boue, en l’écartant.


xix


Lignes d’enfer, coteaux de flammes, sillons qui fument ;

Le ciel flambe, chaume pelé où court l’incendie.

Les bois chauves se consument, pareils à l’assemblée des morts, qui sort de terre, au dernier jour, en dressant des bras calcinés.

Toutes les minutes, ici, sont des volcans dans un Vésuve ;

Chaque seconde est un jet de lave, qui bat le temps dans le cœur des soldats.