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CEUX DE VERDUN


viii


Ni protections, ni défenses. Pas de digues, plus un abri.

Plus rien, contre le déluge du fer barbare ;

Plus rien que les poitrines mâles et le cœur d’homme, cette agrafe de pourpre à la cuirasse de granit.

L’Orient et l’Occident, le Nord et le Sud, vos fils et vos pères, vos sœurs et vos femmes,

Le genre humain compte sur vous, bonhommes.

Rien de moins. Et ils répondent : Présents !

On compte toujours sur nous : cela vaut bien un verre de vin !


ix


Tous savent ce qui les attend.

D’où ils viennent, ils l’ont su et l’oublient.

Où ils vont, ils le savent, et pour quoi, et comment !