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CEUX DE VERDUN

votre tendre cœur est une amande de miel dans une gousse d’airain.


vi


Au septième mois, vous portez la couronne de la France sauvée et de l’Occident résurgi.

Vous avez révélé l’ordure de la superbe.

Vous avez avili les rois et les tyrans pour jamais.

Vous avez dégradé, dans une honte éternelle, le fils de la bête allemande et du Néron sans style

Qui tient la lyre de la souveraineté avec un moignon, et n’en joue que d’un doigt.

Il est battu, le fils du Néron barbare et de l’Hyène ;

Il est souillé, il est pesé, il est vendu au juste prix d’une méchanceté sans pareille : il est vaincu !

La défaite lui tire les oreilles : il est vaincu sans génie et sans goût, sans honneur et sans gloire.

Et dans une lutte inouïe, où le Barbare même a prodigué toute sa chair et tant de courage,