Le pays de Verdun est une planète en cendres.
Plus rien n’y est de ce qui fut : ni un arbre, ni un buisson, ni une ferme, ni une étable.
Les vallons sont lancés en l’air par le volcan des canons.
Les collines sont aplanies : la charrue des obus croise en tous sens des cratères ;
Voici les labours du chaos : et dans chaque sillon, la semence sacrée, l’homme, le grain rouge pour la moisson future.
Deux cents nuits, deux cents jours ! Et demain les deux cent soixante-dix seront payés à Dieu par Notre Dame :
Et le compte y sera, les trente-neuf semaines de la grossesse.
Il fallait tout ce travail et ces transes sanglantes,
Pour que la France enfantât la liberté humaine.
iv
Ô saints bonhommes de Verdun, vous êtes les mâles durs,
L’arbre tendu, le pilon de la volonté en guerre ;