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CEUX DE VERDUN

Ils sont sérieux et farouches comme dans la fureur de l’amour.

La douleur est leur maîtresse et leur femme.

Ils connaissent une volupté si puissante qu’elle les tue, comme l’abeille mâle.

Ils font l’œuvre de chair dans la fournaise et ils enfantent l’esprit à la femelle victoire,

Avec une ardeur si violente qu’elle est toute souffrance, en elle comme en eux.

Les saints bonhommes de Verdun aux cheveux gris sont les pères des nouveaux siècles et des nations libres ;

Et les saints jeunes gens de Verdun sont les amants en sang

De la victoire tout essor et tout ailes, la liberté sublime.


iii


Trente jours dans le feu, cinquante, cent jours dans la mort et le martyre.

Cent cinquante jours ! Et bientôt deux cents ! Deux cents jours et deux cents nuits.