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deux empereurs ; ordre dont Bassien ne tint aucun compte, même avant son fratricide.

XXIV.

Le corps de Sévère fut reçu dans toutes les provinces, depuis la Bretagne jusqu’à Rome, avec de grandes marques de vénération. Quelques auteurs prétendent que ce fut seulement sa cendre, renfermée dans une petite urne d’or, que l’on déposa dans le tombeau des Antonins, parce que son corps fut brûlé dans l’endroit même où il mourut. Il ne pensa, en construisant le Septizone, qu’à offrir cet édifice le premier à la vue de ceux qui viendraient de l’Afrique. Il aurait même, dit-on, placé de ce côté l’entrée de la demeure impériale ou le vestibule du palais, si, pendant son absence, sa statue n’avait pas été mise au milieu par le préfet de Rome[1]. Alexandre voulut reprendre après lui ce projet ; mais on assure que les aruspices l’en détournèrent, parce que les augures n’ y furent pas favorables.


PESCENNIUS NIGER, PAR ÉLIUS SPARTIEN.


A UL’EMPEREUR DIOCLÉTIEN.


SOMMAIRE.

. Origine de Niger. Ses grades militaires. Commode lui donae le commandement des armées de Syrie. — IT. Il est élu empereur par ces armées. Julien tente de le faire tuer. — IIL. Le peuple fait des vœux pour lui. Sa conduite dans les Gaules Iui mérite l’amitié de Sévére, qui le recommande à Commode. Il rétablit Ja discipline

— Militaire. — IV. Marc-Auréle et Commode rendent de

lui un bon témoignage. Son consulal.— V. J] est vaincu

diebus apud filios imperatores in cubiculis Fortuna poneretur. Quod Bassianus prius conlempsit quam faceret parricidium. | :

XXIV. Corpus ejus a Britannia Romam usque cum magna provincialium reverentia susceptum est : quamvis aliqui urnulam auream tantum fuisse dicant, Severi reliquias conlinentem, eandemque Antoninorum sepulcro illatam, quum Septimius Pertinax Severus illic ubi vita functus , esset incensus. Quum Septizonium faceret , nihil aliud cogitavit quam ut ex Africa venientibus suum opus occurreret : et nisi absente eo per praefectum urbis medium simulacrum ejus esset locatum, aditum palatinis dibus, id est regium atrium, ab ea parte facere voluisse perhibetur : quod etiam post Alexander quum vellet facere, ab aruspicibus dicitur esse probibitns, quum sciscitatus non lilasset. :

ÆLIL SPARTIANI PESCENNIUS NIGER AD DIOCLETIANUM AUG. | ! Rarum atque difficile est ut quos tyrannos aliorum vic-


et tué par Sévèr :: à mort. Son port à sages conseilsà Mzre-Asiole c£ Ceooncdo. bus reglements. Sa sévérilé covers les soldats. — VIII. L’oracle de Delphes fait connaitre l’issue de la guerre soutenue par Sévère contre Niger et Albin. — IX. Des devins prédisent. la mort de Niger. — X. Ses efforts pour le rétablissement de la discipline. — XI. 11 remplit lui-même tous les devoirs du soldat. Ses modèles. — XII. Ses préférences parmi les empereurs. Sa slatue.



if. Son 6



L. Il est rareet difficile d’avoir unehistoire bien faite de ceux dont la victoire des autres princes a rendu le pouvoir illégitime. Aussi ne trouve-t-on, nidansles monuments ni dans]esaunales, presque rien de ce qui lesconcerne. Les éerivains s’attachent, pour les faire détester, à déprécier leurs plus belles actions, ou bien ils en suppriment plusieurs ; enfin ils apportent fort peu de soin dans leurs recherches sur l’origine et sur la vie de ces princes, et ils se contentent de parler de leur audace , des batailles où ils furent vaincus, et de leur supplice. Pescennius NicEr était, selon les uns, d’une condition médiocre, et, selon d’autres, d’une noble extraction. Son père se nommait Annus Fusceus ; sa mère, Lampridia. Son aieul était eurateur d’Aquinum (1), d’où cette famille tirait son origine ; ce que pourtant l’on tient encore pour douteux. Niger, médiocrement lettré, d’un caractère farouche, sans fortune, dépensant peu, mais plein du désir ambitieux de parvenir à tout , fut longtemps centurion, et s’éleva, de grade en grade, jusqu’au commandement des armées de Syrie ; commandement quelui donna Commode, sur la recommandation de l’athléte (2) qui depuis étrangia ce prince ; car c’est ainsi que tout se faisait alors.

(1) 4quino, dansle royaume de Naples. — (2) Narcisse.

toria fecerit, bene mittantur in literas : atque ideo vix omnia de his plene in monumentis atque annalibus habentur. Primum enim qua magpa sunt, in eorum honorem ab scriptoribus depravanlur, deinde alia supprimuntur : postremo non magna diligentia in eorum genere ac vita requiritur, quum satis sit audaciam eorum et bellum in quo victi fuerint , ac poenam , proferre. PESCENNIUS ergo NiGER , uL alii tradunt , modicis parentibus ; ut alii , nobilibus fuisse dicitur, patre Anno Fusco, matre Lampridia , avo curatore Aquini, ex qua familia originem ducebat : quod quidem dubium etiam nunc habetur. Hic eruditus mediocribus literis, moribus ferox, divitiis etiam modieus, vita parcus , libidinis effrenatee ad omne genus. cupiditatum , ordines diu duxit, multisque ducatibus pervenit ut exercitus Syriaeos jussu Commodi regeret , suffragio maxime athietæ qui Commodum strangulavit, ut omnia tunc fiebant.

Ii. Js posteaquam comperit occisum Commodum, Julianum imperatorem appellatum , eumdemque jussu Severi et senatus occisum, Albinumetiam in Gallia sumpsisse nomen imperatoris , ab exercitibus Syriacis , quos regebat , appellatus est imperator, ut quidam dicunt , magis in Juliani odium quam in aemulationem Severi. Huic ob detes-

  1. La religion des Romains leur interdisait de retirer une statue d’un endroit où elle avait été consacrée.