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gladiateur et de débauché.

Toutefois l’empereur Sévère, qui était tel de nom et d’effet, décida, sans doute en haine du sénat, que Commode serait mis au rang des dieux ; et il lui donna le flamine que celui-ci avait lui-même choisi de son vivant, sous le nom d’Herculéen Commodien. Ce prince laissa trois sœurs. Sévère voulut qu’on célébrât les anniversaires de sa naissance.

XVIII.

Les acclamations du sénat, après la mort de Commode, furent d’une extrême violence. Pour que l’on puisse juger des sentiments de cette assemblée à son égard, j’extrairai de Marius Maximus le passage où sont consignées ces acclamations et la sentence du sénat : « Que l’on arrache les honneurs à l’ennemi de la patrie ; qu’on arrache les honneurs au parricide ; que le parricide soit traîné. Que l’ennemi de la patrie, que le parricide, que le gladiateur soit déchiré dans le spoliaire. L’ennemi des dieux ! le bourreau du sénat ! l’ennemi des dieux ! le parricide du sénat ! Au spoliaire, le gladiateur ! Que le meurtrier du sénat soit exposé dans le spoliaire. Que le meurtrier du sénat soit traîné avec le croc. Que l’assassin des innocents soit traîné ! l’ennemi ! le parricide ! le cruel ! Qu’on traîne avec le croc celui qui n’a pas épargné son propre sang. Qu’on traîne avec le croc celui qui voulait vous tuer, César. Vous avez partagé nos craintes et nos dangers. Pour notre salut, grand et puissant Jupiter, conserve-nous Pertinax ! Honneur à la fidélité des prétoriens ; honneur aux cohortes prétoriennes ; honneur aux armées romaines ; honneur à la piété du sénat. Qu’on traîne le parricide. Nous demandons, prince Auguste, qu’on traîne le parricide. Nous demandons qu’on traîne le parricide. Consentez-y, César. Qu’on livre aux lions les délateurs ; César, consentez-y. Aux lions les délateurs ; César, ordonnez-le. Aux lions Spératus. Honneur à la victoire du peuple romain ; honneur à la fidélité des soldats ; honneur à la fidélité des prétoriens ; honneur aux cohortes prétoriennes. A bas partout les statues de cet ennemi ; à bas les statues du parricide ; à bas les statues du gladiateur ; qu’on renverse les statues du gladiateur et du parricide ; qu’on traîne le meurtrier des citoyens ; qu’on traîne le parricide des citoyens ; qu’on abatte les statues du gladiateur. Avec vous nous sommes sauvés, nous sommes tranquilles ; oui, oui, nous le sommes ; nous le sommes ! vraiment, dignement, librement. Nous ne craignons plus rien ; que les délateurs tremblent ; qu’ils tremblent, et nous sommes sans crainte. Nous sommes sauvés. Hors du sénat les délateurs. Le supplice du bâton aux délateurs, puisque vous êtes sauvé ; aux lions les délateurs ; César, ordonnez-le. Le supplice du bâton aux délateurs. Que la mémoire du gladiateur parricide soit abolie ; que les statues du gladiateur parricide soient renversées. Qu’on abolisse le souvenir de l’impur gladiateur ; au spoliaire, le gladiateur. Ordonnez-le, César ; qu’on traîne le bourreau avec le croc ; que le bourreau du sénat soit traîné avec le croc, selon l’usage de nos ancêtres. Il fut plus cruel que Domitien, plus impur que Néron ; il a vécu comme eux, qu’il soit traîné comme eux. Qu’on réhabilite la mémoire des innocents ; qu’on rende des honneurs à leur mémoire. Nous demandons que le cadavre