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l’amphithéâtre réparé ; le sépulcre d’Adrien, le temple d’Agrippa, le pont sur pilotis, la restauration du Phare, le port de Caïète, des réparations à celui de Terracine, les bains d’Ostie, les aqueducs d’Antium, les temples de Lanuvium. Il accorda des secours en argent à un grand nombre de villes, soit pour construire de nouveaux édifices, soit pour en réparer d’anciens.

Il donna aussi à des magistrats et à des sénateurs de Rome les moyens de soutenir leur dignité. Il refusa les successions de tous ceux qui avaient des fils. Il statua le premier qu’un legs fait àquelqu’un qui aurait mérité un châtiment ne serait pas valable. Il ne donna jamais de successeur à un bon juge, de son vivant, excepté au préfet de Rome, Orphitus, lequel en demanda un. Gavius Maximus fut sous lui préfet du prétoire durant vingt ans : c’était un homme fort austère ; il eut pour successeur Tatius Maximus. Celui-ci mort, l’empereur créa deux préfets, Fabius Répentinus et Cornélius Victorin. Mais le premier resta flétri du soupçon d’avoir obtenu cette place par une concubine du prince. Il est si vrai qu’aucun sénateur ne fut mis à mort sous Antonin, qu’un membre de cet ordre, qui s’avoua parricide, fut jeté dans une île déserte, parce que les lois de la nature le condamnaient à mourir. On vit Antonin remédier à une disette en achetant de ses propres deniers du vin, de l’huile et du blé, qu’il fit distribuer gratuitement au peuple.

IX.

Son règne fut marqué par les malheurs suivants : la famine dont nous venons de parler ; la chute du cirque ; un tremblement de terre, qui détruisit, dans l’île de Rhodes en Asie, plusieurs villes que ce prince fit reconstruire entièrement. Il y eut à Rome un incendie qui consuma trois cent quarante maisons isolées ou contiguës. La cité de Narbonne, la ville d’Antioche et le forum de Carthage furent la proie des flammes. Le Tibre déborda ; il parut une comète chevelue ; un enfant naquit avec deux têtes, et une femme accoucha de cinq enfants à la fois. On vit en Arabie un serpent à crinière, d’une grandeur extraordinaire, et qui se dévora depuis la queue jusqu’au milieu du corps. Ce pays fut aussi affligé de la peste. On vit, dans la Mésie, de l’orge croître sur la cime des arbres. Enfin quatre lions, dépouillant leur férocité, se laissèrent prendre volontairement en Arabie.

Le roi Pharasmane vint trouver Antonin à Rome, et lui témoigna plus de déférence qu’à Adrien. L’empereur donna Pacore pour roi aux Lades. Il n’eut besoin que d’une lettre pour détourner le roi des Parthes du dessein d’attaquer les Arméniens. Son autorité suffit pour éloigner de l’Orient le roi Abare. Il termina les démêlés qu’avaient entre eux quelques rois. Il refusa au roi des Parthes, qui le réclamait, le siège royal que leur avait pris Trajan. Il renvoya Riméthalce dans le royaume du Bosphore, après avoir pris connaissance des différends qui s’étaient élevés entre lui et l’intendant de la province. Il envoya dans le Pont des secours aux Olbiopolites contre les Tauro-Scythes, et il obligea ceux-ci à donner des otages aux premiers. Personne n’eut plus d’ascendant que lui sur les