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dans toute leur grandeur et dans leur harmonie nécessaire les destinées nouvelles de notre patrie. La dictature consulaire ne les a point grisés ; le doctrinarisme ne les a point affadis. Eux seuls ont eu une foi, eux seuls ont su la communiquer. La république démocratique, celle qui avait lui sur le monde de 1792 à 1798, voilà ce qu’ils ont prêché au peuple, ce qu’ils lui ont fait aimer. Ils ont tenu le flambeau sacré, ils l’ont empêché de s’éteindre, ils l’ont transmis de génération en génération. Ils ont gardé l’âme de la France, car, depuis la Révolution, l’âme de la France ne pouvait plus être ailleurs.

« C’est l’honneur de l’humanité, messieurs, attesté par toute son histoire, attesté par les religions elles-mêmes, par les religions surtout, que parfois des mobiles intellectuels et moraux sont venus remuer et modifier les sociétés à des profondeurs que n’aurait jamais atteintes le plus grave des événements matériels. La Révolution française a été un de ces grands mouvements de l’idéal qui deviennent toute la vie d’un peuple, parce qu’ils transforment sa manière de penser, de sentir, de concevoir les relations sociales, le droit et la justice.

« Les républicains se sentaient les héritiers