Page:Stupuy - Henri Brisson, 1883.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.

gitime l’autorité morale dont il jouit et que personne ne lui refuse.

Mais, outre le caractère, Henri Brisson à ce qu’on pourrait appeler l’esprit républicain. L’esprit républicain, qu’est cela ? Ce sera, si l’on veut, une façon de penser, d’agir et d’être qui, tout de suite, indique un homme nouveau : c’est-à-dire un homme affranchi, sans réminiscence aucune, des croyances, des procédés, des habitudes dont la déchéance est le signe même du progrès moderne, c’est-à-dire encore en pleine possession de soi-même, n’attendant rien que du concours qu’il apporte à ses semblables et de l’appui qu’il en reçoit. Cet esprit-là, d’autres que Brisson le possèdent sans doute ; mais bien peu en sont, comme lui, pénétrés jusqu’à faire partie intégrante de leur tempérament, de leurs facultés, de leurs mœurs publiques ou privées. À ce point de vue, même dans les désaccords et les réserves, rien ne choque en lui ; de cet esprit nouveau, partout et toujours, on trouve l’expression sur sa physionomie, le trait dans sa parole, le cachet en ses écrits ; sa nature physique elle-même en porte pour ainsi dire l’empreinte : sa tête accentuée, ses yeux clairs qui regardent en face, sa bouche légère-