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violation de la Constitution, la transgression des lois, la prévarication, les actes arbitraires attentatoires à la liberté individuelle ou aux droits des citoyens, la soustraction et l’enlèvement de papiers publics, le complot, tout cela se trouvait établi, démontré, prouvé, et c’est pièces en main que Brisson disait à l’Assemblée, au Gouvernement, au pays : « Le 16 mai a été un coup imprévu pour l’opinion publique ; mais il avait été de longue date préparé par ses auteurs, c’est-à-dire par les hommes qui, durant cinq années, avaient essayé, dans l’Assemblée nationale, d’empêcher la fondation de la République et de restaurer la monarchie. Ils tenteront sans doute de se réfugier derrière certaines dispositions des lois constitutionnelles ; ils prétendront, à l’aide d’interprétations subtiles, trouver dans tel ou tel texte un moyen de couvrir leurs illégalités. Ce n’est pas la première fois que des ministres coupables cherchent un abri derrière des textes en apparence équivoques ; l’article 14 de la Charte est demeuré célèbre sous ce rapport.

« Les juges de 1830 ont pensé qu’une constitution qui autoriserait un coup d’État légal serait un non-sens ; les ministres de 1877 ne