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compétiteur. Il affronta au contraire le scrutin sur la rive droite ; il ne fut pas élu, mais le parti radical apprit, pour ne plus l’oublier, qu’il avait dans son sein un homme politique de valeur, perspicace et instruit, éloquent et réfléchi. Il nous souvient encore des discours qu’il prononça à cette époque, discours pénétrants et indignés dans lesquels, dénonçant l’impéritie du gouvernement impérial, il nous montrait l’état de désorganisation politique et militaire où la France se trouvait réduite, s’inquiétait de notre frontière ouverte et de l’habileté prévoyante avec laquelle la Prusse préparait ses armes et ses opérations. C’était là, du reste, le même cri d’alarme que son patriotisme éclairé avait poussé avant Sadowa, dans le journal le Temps.

Quelques-uns souriaient, croyant à une exagération systématique ; l’année suivante, l’armée prussienne entourait Paris…

Après le 4 septembre, Henri Brisson fut l’un des adjoints du maire de Paris et, en cette qualité, prit une large part des espérances, des soins, des soucis, des colères, des humiliations, des souffrances qui forment l’histoire du siège. Le 31 octobre au soir, il signa avec MM. Étienne