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un petit-fils de Coligny amendé par Voltaire ».

Après de bonnes études au lycée de Bourges, il vint à Paris au commencement de novembre 1851, fit son droit et fut reçu licencié. C’est à ce moment qu’il entre, pour ne plus la quitter, dans la voie que lui avait tracée l’exemple paternel. Le pouvoir personnel, la tyrannie la plus violente et la plus obscure à la fois sévissaient alors.

Nous voyons d’abord Brisson, en 1854, à peine âgé de dix-neuf ans, s’allier au groupe des professeurs qui avaient refusé le serment et, avec Vacherot, Barni, Frédéric Morin, Despois, fonder le premier journal républicain qui ait paru dans le quartier latin, l’Avenir : le polémiste apparaît. En 1856, il entre dans les loges maçonniques, devient un de leurs membres les plus actifs, se mêle au mouvement d’opposition qui commence à s’y produire, professe hardiment sa foi républicaine et anticléricale : l’orateur se révèle.

Il fallait gagner sa vie : à peine inscrit au barreau, il en est éloigné par une maladie du larynx qui ne devait se guérir qu’au bout de six ou sept années ; il entre dans un contentieux, il y apprend les affaires et les hommes.