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La vie y était simple. D’anciennes familles bourgeoises, sans grand désir de progrès, se transmettant de père en fils de modestes héritages ; une colonie composée du clergé, des magistrats et de l’état-major d’un bataillon d’infanterie ; quelques hobereaux du département groupés par l’influence catholique : tels étaient les éléments qui constituaient alors ce qu’on appelle « la société ». De démocratie, peu ou point ; du moins n’avait-elle aucune conscience d’elle-même.

La Restauration était sur son déclin ; la révolution de 1830 approchait. Les fameuses élections de 1827 se firent : le collège de Bourges était représenté à la Chambre des députés par M. de Peyronnet, qui devait plus tard signer les ordonnances ; il fut battu et remplacé, si nous ne nous trompons, par un de ceux qui votèrent peu après l’adresse des 221. À qui ce réveil de l’opinion libérale dans la ville de Jacques Cœur était-il dû principalement ? À deux jeunes gens qui n’étaient pas même électeurs, car ils n’étaient riches que d’avenir.

Le premier devait s’appeler un jour Michel (de Bourges), l’un des orateurs les plus puissants de notre temps ; c’était un méridional ardent, à