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de ces montagnes. Félix-Armand a été un homme admirable et l’on peut dire qu’il a eu de dignes successeurs.

Escouloubre possède deux sources d’eau thermale, de 31 à 50 degrés, et une fontaine dont les eaux jaillissent d’une heauteur de 40 mètres, à deux kilomètres du village. Le nombre de malades qui s’y rendent est considérable. Les eaux sont sulfureuses. L’anémie, les maladies de la peau y sont traitées avec le plus grand succès.

On a fait beaucoup d’améliorations, et l’on peut faire beaucoup avec des eaux aussi abondantes et des cascades si riches.

Je n’ai pas voulu quitter ces lieux sans aller sur les hauteurs voisines (mais avec un guide expérimenté, à cause des passages perfides que l’on rencontre souvent dans ces montagnes), sans aller, dis-je, sur les montagnes voisines, pour contempler l’immense pays qui se déroule à vos pieds, avec les accidents les plus divers de montagnes, de précipices, de vallées, de plaines, et admirer mille paysages plus riants le matin, plus mélancoliques le soir. Et là, reportant ma pensée à plusieur siècles en arrière, j’ai vu les puissants comtes de Barcelone dans leurs luttes incessantes avec ceux de Carcassonne et de Foix, perdre tant de richesses qui auraient soulagé tant d’infortunes ; je me suis plu à suivre l’éminent Prélat de Pavillon, évêque d’Alet, franchissant mille dangers, à pied, au milieu des neiges et parfois seul, pour venir évangéliser le pauvre montagnard ou lui porter quelques soulagements dans ses souffraces. C’est d’ici surtout que j’ai admiré, dans leur vaste ensemble et dans leurs combinaisons intelligentes,