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V. — Escouloubre.


Avant de vous faire la description de mon nouveau voyage, j’ai dû attendre une journée pour mettre de l’ordre dans ma narration, tant j’ai été vivement impressionné par la variété et surtout l’originalité frappante des sites, de Quillan à Escouloubre.

Après Quillan, c’est un vallon avec de frais ombrages ; ce sont des scieries mécaniques ; des forges et des chapelleries dont les forces motrices sont dues à des prises d’eau établies sur la rivière de l’Aude, puis le village coquet de Belvianes et son manoir seigneurial, et, tout-à-coup, une montagne de six cents mètre d’élévation, au bas de laquelle se continue la route d’Escouloubre, dans une immense et étroite brisure, d’où sortent, comme si elles venaient d’être épouvantées, les eaux turbulentes de la rivière de l’Aude. Il m’est impossible de décrire l’émotion enthousiaste dont ces lieux remplissent l’âme du touriste. Le défile dit de la Pierre-Lys n’a d’autre espace que celui de la rivière et de la route, et, à droite et à gauche, vous vous sentez comme resserré entre de gigantesques rochers qui s’élèvent à pic et semblent surplomber au-dessus de votre tête.