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siège mémorable, avec de faibles remparts et la trahison de la Michance. Vous savez aussi que Quillan, ancien chef-lieu de district et de Maitrise des Eaux et Forêts, est aujourd’hui chef-lieu de canton.

Quillan est dans une plaine très-riante, ayant la forme d’une moitié de sphère. Cette plaine, d’une étendue très-restreinte, est limitée : au sud et à l’ouest, par de hautes montagnes, qui sont les contreforts du Pays-de-Sault, et le commencement des Corbières ; au nord et à l’est, par des côteaux d’une pente rapide. L’on découvre à l’ouest et au sud, une vraie mer de sapins et de hêtres ; au nord et à l’est, la vigne et l’olivier, et, dans la plaine, une culture des plus variées, avec une fécondité merveilleuse, surtout en produits maraichers. On pourrait voir de belles châtaigneraies sur les côteaux du sud-est.

Mais ici, quel grand champ ouvert aux études géologiques ! Si je m’occupe de la nature du sol arable, je vois une petite plaine, qui a tout au plus trois kilomètres de rayon, entourée de trois bassins différents : c’est le calcaire à côté de l’argile et du schiste, et, dans ce petit espace, peu de ressemblance marquée dans les terres d’un même bassin, tant les soulèvement du globe ont dû être grand dans un pays aussi accidenté. Il faut dire aussi que de nombreux ruisseaux arrosent la plaine ; que ces ruisseaux prennent leur source dans des terrains différents, et que le mélange des sédiments avec la terre primitive a bien contribué à changer la nature de cette dernière. Le long de l’Aude sont des terres d’un alluvion pur, avec du quartz, où il me semblait voir de belles houblonnières. Enfin,