Page:Stublein — Description d’un voyage aux établissements thermaux de l’arrondissement de Limoux, 1877.pdf/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 19 —

III. — Campagne.


Mille idées se heurtent dans mon esprit, tannt il me reste d’impressions de mon voyage de Rennes à Campagne. À trois kilomètres de Couiza, j’ai visité avec beaucoup d’intérêt, la résidence en quelque sorte châtelaine de Caderonne, de construction moderne, assise sur l’un des pittoresques mamelons qui dominent le bourg industriel d’Espéraza. À gauche de Caderonne, j’ai gravi une verte colline jusqu’aux portes du château de Rennes, et j’ai eu là une halte des plus délicieuses et un point de vue des plus beaux. À mes pieds, la rivière de l’Aude avec ses eaux de cristal ; à droite, la riche vallée de Rouvenac ; au loin, l’antique et intéressant château de Puivert, que je me suis plu à contempler dans toute sa splendeur, au temps où son illustre comte Raymond-Bérenger IV, né dans le Pays-de-Sault, devenait, vers 1137, roi d’Aragon, comme aussi à l’époque où les gais Troubadours y tenaient leurs assemblées joyeuses. Plus bas, les Sauzils, dans un imposant bouquet de chênes et d’ormeaux deux fois séculaires ; puis, Nébias, sur la ligne de partage des eaux entre la Méditerranée et l’Océan ; à gauche, les montagnes de St-Louis avec leurs rochers