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là, une antique cité ; ici, la nouvelle ville ; ailleurs, la gare du chemin de fer que l’on achève de construire. Partout sont des jardins où abondent les meilleurs fruits et où mille cascades procurent une fraîcheur vraiment délicieuse. Et lorsqu’on voit quelques pans de château ou de fortifications des acqueducs, des ruines de thermes, un horizon de montagnes parfois calcinées, on se croirait, avec un ciel bleu sur la tête, transporté au milieu d’une ancienne cité de la Grèce. Puis, que de sujets variés et intéressants pour un archéologue, à Alet : aux ruines du monastère, où l’architecture est du plus pur antique, et à celles de la cathédrale où le genre du xie siècle, avec son architecture gothique, succède aux idées romaines avec leurs chapitaux corinthiens seuls, leurs formes polygonales… Notre cité est bien là dans toutes ses époques. Si Alet sait conserver ce qui lui reste encore de ses beaux monuments, ce sera pour lui la plus belle page de son antique histoire.

La campagne, réellement digne de l’Alsace et des Vosges, par les accidents et la verdure, offre au naturaliste, au botaniste comme à l’antiquaire, un vaste champ à étudier. Que la nature y est belle et qu’on s’y trouve bientôt délassé ! c’est une végétation épaisse et abondante ; ici, des bois de chênes et de châtaigniers ; à côté, la vigne, l’olivier et le figuier ; plus loin, des rochers élevés où grimpent, tombent et s’enlacent des feuilles de plantes, d’arbustes de toutes sortes et de toutes formes ; dans la vallée, l’Aude qui serpente en répandant partout la fraîcheur ; et, au loin, perdues dans l’horizon, les Pyrénées avec leurs vastes champs de sapins, et couronnées de neiges éblouissantes. Enfin, l’eau