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1018, son église, consacrée en 873, est réparée et de nouveau consacrée. Alet voit son monastère et son église ravagés par un comte de Béziers en 1032. Il restaure ses édifices, et, en 1197, il s’entoure de remparts. Il est le siège d’un évêché, de 1318 à 1789, et c’est l’église du monastère qui est érigée en cathédrale. Aujourd’hui il n’y a que quelques faibles restes du monastère, et la cathédrale est en ruines. Les réformés dévastèrent ces deux beaux édifices, et la Révolution de 1789 a presque achevé de détruire ce qui en était resté debout après les luttes du XVIme siècle. — Comme tous ces faits sont intimement liés à l’histoire du pays que nous allons parcourir et dont Alet était le centre principal, j’ai cru devoir les relater ici.

L’établissement des bains est à 150 mètres de la ville ; il possède deux sources thermales, qui ont un maximum de 32 degrés centigrades, et une source froide. Il est, à ce jour, des plus vastes, des plus riches, avec des dépendances les plus élégantes : on peut dire que cette station thermale est de premier ordre. Les eaux sont alcalines et ferrugineuses. Je n’ai pas besoin de parler de l’abondance des sources ni de dire que les eaux d’Alet sont d’un usage très-répandu dans les convalescences des maladies aiguës, les dyspepsies, la migraine, la chlorose et l’état nerveux.

Tout ici a de l’attrait : la variété des sites, la douceur constante du climat, l’urbanité franche des habitants et le charme de la campagne. Dans le vallon est un mélange de paysages qui forme le plus beau des contrastes : à côté des restes sévères du cloître, des l’évêché et de la cathédrale, sont des maisons d’un style tantôt grave et tantôt coquet ;