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dures épreuves que subit, dans les années suivantes, sa vie intime, parmi les inquiétudes incessamment renouvelées au sujet de la santé de Celle qui, désormais, était pour lui la conscience de sa pensée, de son cœur, de son art, et tandis que lui-même cédait, las de tant lutter, aux sournoises, continuelles agressions d’une maladie implacable, ne l’en firent jamais désespérer ni démordre : tel qu’il s’était reconnu, à travers les années actives d’investigations scrupuleuses et d’accroissement de soi-même, tels ses derniers essais, les fragments de son œuvre interrompue, telle aussi la merveille insoupçonnée, et qu’il faudra bien qu’on publie un jour, d’une correspondance ardente, familière, enjouée le plus souvent, et parfois étrangement pénétrée d’austère philosophie et d’une haute sagesse optimiste et personnelle, à tout lecteur non moins qu’à ceux qui goûtèrent le charme et l’honneur de son amitié, le révèleront jusqu’à son dernier souffle épris également de beauté, de clarté, d’amour et de justice.

Dans la belle étude si émue et si noblement pensée qu’Albert Mockel, au lendemain de la mort de Merrill, lui a consacrée (Mercure de France, 1er février 1916), il cite les strophes achevées de son dernier poème, qu’il ne lui a pas été accordé le loisir de terminer, et com-