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pille en nuages, en cercles et en spirales dans la coulée rougeoyante du soleil, qui peu à peu envahit l’humble autel, en fait resplendir le tabernacle, l’ostensoir et la croix, et auréole d’une gloire aveuglante les trois disciples du moine adorable qui prêcha, il y a sept siècles, aux petits oiseaux de l’Ombrie.

VU DU TRAIN, PRÈS DE LUCERNE[1]

C’est la bataille de l’Hiver et du Printemps. Les sapins de la montagne sont encore blancs d’une récente chute de neige ; les cerisiers de la vallée le sont déjà de la première éclosion des corolles. Et dans la fumée des nuages où le train passe en y mêlant la sienne, on ne peut pas distinguer où finit, là-bas, la neige des fleurs et où commencent, là-haut, les fleurs de la neige.

COLOGNE

Dans Cologne la grande, ce jour de pluie et de suie, mon cœur était triste comme une ballade

  1. Qu’on excuse le désordre dans lequel sont présentées ces notes et qu’on ne les considère que comme des pages arrachées, un peu au hasard à d’anciens carnets de route. note de l’auteur (l’Ermitage novembre 1902).