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Ces fâcheuses considérations sont cause que bien des gens empêchent leur semence de germer, ou la font périr avant qu’elle parvienne à maturité. Mais ces pratiques sont très-condamnables, les malhonnêtes gens seuls s’en servent, et même lorsqu’on le sait, on les punit de mort. Il n’en est pas moins vrai que plusieurs ont été contraints de s’enfuir, pour se dérober aux embarras d’une grande moisson, et au chagrin journalier de la voir insensiblement dépérir sous leurs yeux.

D’un autre côté, il y a bien des gens qui se disent misérables au sein de l’opulence, et ne peuvent être sensibles à aucun plaisir de cette vie, parce que leur terre est stérile. Étrange contradiction ! ce qui fait le bonheur des uns, est le tourment des autres.

Kircher nous parle d’une montagne au Chekican, où l’air est si pur, et le sol si gracieux, que les tigres mêmes y deviennent doux. Je pense que cette