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rité avec laquelle il reconnaît ce qui est douteux, combien enfin son amour désintéressé de la vérité ne fait-il pas honte au zèle trouble de ceux qui, comme Hoffmann, se montrent partout moins occupés à découvrir ce qui est vrai qu’à tenir leur promesse présomptueuse de ne pas céder un pouce de terrain à leur adversaire ! Cependant je reconnais devoir à ce critique instruit et sagace plusieurs rectifications, surtout dans l’histoire de l’enfance ; j’ai aussi rencontré plusieurs justes observations dans Kern, malgré son ton doctoral et boursouflé. Et Tholuck, qui embrasse toutes choses, mais dont la démarche est parfois incertaine, m’a fourni, çà et là, quelque aperçu plus juste. L’écrit même de Theile, quoiqu’informe et dicté en partie par la passion, ne m’a pas été sans utilité. Le livre d’Osiander est le seul où, au milieu des fumées de l’encens et de l’adoration, je n’ai pu trouver aucune lumière, aucune du moins qu’il n’eût pas empruntée à des prédécesseurs plus habiles que lui. Le livre de Weisse sur l’histoire évangélique, que j’ai accueilli comme une apparition satisfaisante à beaucoup d’égards, a été publié trop tard pour servir à l’amélioration de mon premier volume.

Le Commentaire de De Wette et la Vie de Jésus-Christ de Neander à la main, j’ai recommencé l’examen du quatrième évangile ; et cette étude renouvelée a ébranlé dans mon esprit la valeur des doutes que j’avais conçus contre l’authenticité de cet évangile et de la créance qu’il mérite : de là dépendent plus ou moins les changements que cette nouvelle édition présente. Ce n’est pas que je sois convaincu que le quatrième évangile est authentique,