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lité d’éducation étant établie sous le régime définitif, une nouvelle période organique commencera pour les populations d’élite, s’étendant de là peu à peu à celles qui les suivent sur les degrés de la civilisation.

Il faudrait un livre pour exposer l’enseignement tel qu’il résulte de la nouvelle croyance. Mais ici un mot suffit. En disant ce qu’était le dogme, j’ai dit ce qu’était le fond de l’enseignement. Il doit conduire par degrés l’élève depuis les notions les plus simples jusqu’aux plus composées, c’est-à-dire depuis celles qui sont relatives aux mathématiques jusqu’à celles qui sont relatives à l’histoire, ou sociologie. L’expérience montrera dans quelle mesure, en combien d’années tout cela doit être distribué. Mais la coordination est donnée d’elle-même, et l’esprit individuel ne peut suivre une autre marche que l’esprit collectif, recevant ainsi tout condensé ce qui est le produit du labeur et du génie accumulés de siècle en siècle ; apprenant la résignation et la reconnaissance : la résignation, puisque son instruction lui fait toucher au doigt et à l’œil toutes les nécessités physiques, organiques et sociales qui pèsent sur l’homme ; la reconnaissance pour l’Humanité qui lui en allège le poids ; sachant désormais, en tant que personnalité active du milieu où il vit, que tout se dispose pour l’amélioration de la condition commune, et que les forces de la société n’ont plus d’autre but ; puisant enfin dans cette conscience éclairée qu’il acquiert, dans cette lumière dont on l’entoure, la sérénité du bonheur réel.

La communauté croissante aura son culte. Ici rien ne manquera, ni la splendeur de la légende qui est l’histoire réelle elle-même, ni la fécondité inépuisable des enseignements moraux qui seront puisés à ce développement salutaire de l’Humanité.