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duite par une confusion entre ces deux hommes. 3° Une autre différence se trouve au sujet de Zorobabel. Tandis qu’il est appelé, dans Matthieu, fils de Salathiel, il descend, suivant 1 Paralip., 3, 19, de Jéchonias, non par Salathiel, mais par Phadaia, son frère ; au contraire, dans Esdras, 5, 2, et dans Aggé, l, 1, Zorobabel est, ainsi que dans Matthieu, désigné comme fils de Salathiel. Enfin Abiud, indiqué dans l’évangéliste comme fils de Zorobabel, ne se trouve pas, 1 Paralip., 3, 19 et suiv., parmi les enfants de Zorobabel ; peut-être parce que Abiud n’était que le surnom d’un des personnages nommés là, surnom pris par le fils[1].

De ces divergences, la seconde et la troisième sont sans préjudice, et elles peuvent s’être glissées sans intention et même sans une trop grande négligence ; car l’omission de Joakim peut avoir été occasionnée véritablement par la similitude des noms. Cette confusion aura aussi amené la mention des frères de Jéchonias ; et ce qui est dit de Zorobabel est en partie conforme, en partie contraire à des renseignements fournis par l’Ancien Testament. On n’a pas aussi bon marché de la divergence citée en premier lieu, c’est-à-dire de l’omission de trois rois bien connus. Admet-on que l’auteur les a omis sans dessein, de sorte que de Joram il a passé, non à Ochosias, mais à Ozias, à cause de la similitude ? Mais cette omission, quand David a été compté deux fois, concorde trop bien avec le désir de l’auteur d’avoir trois séries de quatorze, et l’on ne peut s’empêcher d’y voir, avec saint Jérôme, une intention particulière[2]. Ayant quatorze termes d’Abraham à David, où se

  1. Hoffmann, S. 154, d’après Hug, Einl. 2, S. 271.
  2. Comparez Fritzsche, Comm. in Matth., p. 19 ; Paulus, Exeg. Handbuch, S. 289. Quant à Olshausen, S. 46, qui dit que le dessein de Matthieu ne peut pas avoir été d’avoir, de force, le nombre de quatorze, puisqu’il saute plusieurs termes, c’est, à vrai dire, prendre les choses au rebours ; on devrait conclure, au contraire, que l’auteur a, sans doute, attaché un intérêt particulier au nombre quatorze, car, sans cela, il n’aurait pas, pour ne point dépasser ce nombre, omis des noms bien connus.

    On réfute de la même manière l’explication qui, devant les lacunes signalées aux noms de Joram et Josias, entend