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prise et d’étonnement ; il s’agit d’être vrai et de toucher juste, tout en restant noble et beau.

Si le drame de Lohengrin se termine aux sons voilés de deux flûtes, où est le mal ?

N’avons-nous pas dans la nature le lever et le coucher du soleil, la montagne et la vallée, le fleuve et le ruisseau ?

Les crescendos d’un acte à l’autre, aboutissant artificiellement au summum de l’effet vocal et instrumental, ne sont que des procédés d’où tout vrai art est exclu, des mirages qui ne sauraient éblouir que la foule ignorante et trop facilement impressionnable.

Lohengrin, écrit, — pour emprunter une métaphore admirable, — avec une plume arrachée à l’aile d’un ange, devait finir par un reflet de l’idéalisme céleste.