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aussi connue, on n'a que faire, provisoirement da moins, d'un traité tel que le nôtre, et l'on doit, au préalable, se familiariser avec des notions, sans lesquelles il n'y a pas d'études géographiques possibles. - Voilà pourquoi les auteurs de Portulans et de Périples ne font qu'un travail inutile, quand ils négligent d'ajouter à leurs descriptions ce qui, en fait. d'éléments mathématiques et astronomiques, s'y rattache nécessairement[1].

22. En somme, il faut que le présent traité s'adresse à tout le monde, à la fois aux politiques et aux simples particuliers, comme notre précédente composition historique. Là aussi nous employions cette qualification de politique, pour désigner, par opposition à l'homme complètement illettré, celui qui a parcouru le cercle entier des études composant ce qu'on appelle d'ordinaire l'éducation libérale et philosophique. Car celui-là seul, disions-nous, peut blâmer et louer à propos et discerner dans l'histoire les événements vraiment dignes de mémoire, qui a médité sur les grandes questions de vertu et de sagesse et sur les différents systèmes qui s'y rapportent.

23. Ayant donc publié déjà des Mémoires historiques, utiles, nous le supposons du moins, aux progrès de la philosophie morale et politique, nous avons voulu les compléter par la présente composition: conçue sur le même plan, elle s'adresse aux mêmes hommes, à ceux surtout qui occupent les hautes positions. Et de même que, dans notre premier ouvrage, nous n'avons mentionné que les faits relatifs aux hommes et aux vies illustres, omettant à dessein tout ce qui pouvait être petit et obscur, ici aussi nous avons dû négliger les petits faits, les faits trop peu marquants, pour insister davantage sur les belles et grandes choses, qui se trouvent réunir à la fois l'utile, l'intéressant et l'agréable. Dans les statues colossales, on ne recherche pas l'exactitude minutieuse

  1. A l'exemple de M. Meineke et sur l'indication donnée par Coray, nous avons transporté ici toute cette phrase, qui se trouve habituellement placée à la fin du chapitre suivant, mais qui n'est peut-être bien aussi qu'une glose marginale introduite indûment dans le texte de Strabon.