célestes, devenus en quelque sorte des domaines limitrophes, et qu'elle comble l'immense intervalle
« Qui de la terre s'étend jusqu'aux cieux[1]
16. Allons plus loin et à cette masse déjà si grande de connaissances indispensables ajoutons l'histoire de la terre elle-même, autrement dit la connaissance des animaux et des plantes et, en général, de toutes les productions, utiles ou non, de la terre et des mers, et notre thèse, croyons-nous, en deviendra plus évidente encore. Que cette connaissance de la terre, en effet, soit d'une grande utilité pour qui a su l'acquérir, la chose ressort et du témoignage de l'antiquité et du simple raisonnement : les poètes ne nous représentent-ils point toujours comme les plus sages ceux d'entre leurs héros qui ont voyagé et erré par toute la terre ? A leurs yeux c'est toujours un grand titre de gloire d'avoir « visité beaucoup de cités et observé les mœurs de beaucoup d'hommes[2]. Ainsi Nestor se vante d'avoir vécu parmi les Lapithes et d'être venu, pour répondre à leur appel,
« Du fond de sa lointaine patrie: ces peuples l'avaient demandé et désigné par son nom[3] ; » Ménélas, pareillement :
« Après avoir erré, dit-il, dans Chypre, en Phénicie, et chez les Égyptiens, je visitai tour à tour les Éthiopiens, les Sidoniens et les Erembes, puis la Libye, où je vis le front des agneaux armé de cornes[4]»
Puis il ajoute comme un trait caractéristique de ce dernier pays :
« Car trois fois, dans le cours d'une année, les brebis y mettent bas. »
A propos de Thèbes, maintenant, de la Thèbes d'Égypte, il dira :