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avons voulu développer l’humanité ; mais si nous voulons nous développer, il ne peut être pour nous qu’un obstacle.

Peut-on maintenant encore réformer et améliorer l’État ou la Nation ? Aussi peu que la noblesse, le clergé, l’Église, etc. ; on peut les abolir, les anéantir, les supprimer, non les réformer. Puis-je par une réforme faire d’un non-sens un sens, ou dois-je le faire disparaître ?

Il ne s’agit plus désormais de l’État (constitution de l’État, etc.), mais de moi. Toutes les questions relatives au pouvoir du prince, à la constitution, etc., disparaissent dans leur abîme, dans leur néant véritable. Moi qui suis ce néant, je tirerai de moi mes créations.




Au chapitre de la Société il convient de parler du « parti » dont on chantait récemment la louange.

Le parti fleurit dans l’État. « Parti, parti, qui ne doit pas prendre parti ? » Mais l’individu est isolé et n’est pas membre du parti. Il s’unit librement et se sépare de nouveau librement. Le parti n’est rien qu’un État dans l’État, et dans cette ruche plus petite, la « paix » doit régner comme dans la grande. Ce sont précisément ceux qui crient le plus fort qu’il doit y avoir une opposition dans l’État, qui grondent le plus lorsqu’il y a manque d’unité dans le parti. C’est une preuve qu’ils ne veulent aussi qu’un État. Ce n’est pas contre l’État mais contre l’individu que viennent échouer et se briser tous les partis.

On entend sans cesse exhorter à demeurer fidèle au parti, et les hommes de parti ne méprisent rient tant